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                Il est de ces villages dans le département de l’Aude, aux confins des Pyrénées où les animaux donnent parfois des leçons d’Amour aux hommes.

            C’est ainsi qu’en l’an de grâce 2022 et plus particulièrement le 29 mai les troupeaux de grand plateau et de la vallée du Rébenty s’étaient donnés rendez-vous pour rejoindre les vertes pâtures fajolaises.

            Les troupeaux de Roquefeuil et de Belvis se retrouvaient dans un pré non loin du col d’Uby, celui de Belfort rattraperait lesdits troupeaux en amont aux abords du saut de l’eau. Quelques jours plus tard les bovins de Bouisse et de Saint Férriol viendraient grossir encore vaches et veaux venus patûrer les vertes vallées.

            Parti de Roquefeuil ils eurent tôt fait de retrouver le chemin qui les conduiraient dans la vallée du Rébenty traversant respectivement les villages de Mérial, les gorges d’Adouxes et La Fajolle.

            A peine près de deux kilomètres effectués, une vache et un veau surpris par une horde de brebis qui avait échappé à l’enclos qui les ceinturait, se prirent à suivre ces ovins dans la forêt s’éloignant ainsi du gros de la troupe.

            Malgré les efforts de leurs propriétaires, les appels répétés furent vains et il fallut bien se rendre à l’évidence, ces deux bestiaux désobéissants, n’intégreraient pas le troupeau.

            Suivant la gente bovine, bon nombre de pèlerins qui suivait s’émurent du calme dont faisait preuve les éleveurs. Il faut dire qu’ils étaient confiants en leur bête. Et attendez, vous allez voir la suite…

            Dès la vesprée, le village de La Fajolle fut surpris d’entendre la clarine d’une vache traversant le bourg d’un pas rapide et désinvolte. Les questions se posaient pour savoir qu’elle idée avait ce bovin pour réaliser déjà le voyage retour ?

            Une nuit réparatrice plus tard, les suiveurs de troupeau entendirent à nouveau le son cristallin non pas d’une vache, mais de deux vaches et un petit veau qui rejoignaient les pâtures.

            Renseignements pris auprès des autorités compétentes, en l’occurrence du Pâtre qui ne se priva pas d’expliquer d’un ton un peu narquois que la vache qui était descendue la veille n’était autre que la maman du petit veau qui l’avait rejoint dans la nuit et s’était couchée en attendant que les hommes ouvrent les clôtures. En effet, lorsqu’une vache est séparée de son veau ou vice-versa l’un des deux animaux revient toujours à l’endroit où il vient de téter et ainsi la mère rejoint son fils ou sa fille.

            Profitant de cette belle aubaine l’autre vache emboita le pas de nos deux héroïnes pour rejoindre leurs comparses dans les prairies d’altitude.

            Tout est bien qui finit bien selon le proverbe.

            Ric e rac mon conte es acabat !